Vice-président de la fédération malienne de football, Mr Moussa Konaté est le chargé des équipes des nationales. Emblématique Président du Club Olympique de Bamako, Mr Konaté conduit la préparation des Aigles du Mali, en perceptive du début des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. Nous l’avons rencontré à Paris à la veille du départ des Aigles pour le Benin.
Actualité oblige, Monsieur Konaté, quels sont les dispositions prises par la fédération malienne de football suite à la délocalisation du match Mali-Algérie ?
Effectivement, depuis un mois, la Fifa nous a saisit concernant la délocalisation du match Mali-Algérie. Dans un premier temps nous avons affirmé que cette décision n’était pas justifiée avec des arguments à l’appui. Ces arguments avaient été acceptés par la Fifa. Mais contre toute attente, elle nous a confirmé qu’elle restait sur sa position initiale.
C’est une nouvelle qui nous attriste avec beaucoup de frustration puisque nous pensons que nous sommes en mesure d’organiser ce match sans problèmes.
La Fifa étant l’instance suprême du football mondial, nous subissons ce que j’appellerais de l’injustice car cette décision n’est pas du tout justifiée. Comme disposition, nous avons décidé d’aller jouer le match chez nos frères burkinabés.
Vous avez conduis l’équipe nationale en France afin de préparer les premières journées des éliminatoires de la Coupe du Monde, comment avez-vous retrouvé les Aigles quelques mois après la Can ?
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé les joueurs. C’est un groupe qui est resté le même avec le même enthousiasme et la même envie de vivre ensemble. Cela augure de bonnes choses pour les éliminatoires.
Il y a des absences de taille, dont celui du capitaine Cédric Kanté. Avez-vous de ses nouvelles ?
Je n’ai pas eu de ses nouvelles personnellement. Comme tous les autres joueurs, je lui ai adressé un courrier après la Can et je n’ai pas eu de suite. Lorsque que nous avons connu des difficultés avec Mr Giresse dont nous n’avons pas renouvelé son contrat, j’ai encore envoyé une note aux joueurs pour leur expliquer la situation. Et là encore je n’ai pas eu une réaction de Cédric Kanté. Il me semble qu’il est en fin de contrat et qu’il a des soucis pour trouver un autre club ; Nous respectons sa décision même si nous le déplorons quelques peu.
Comment avez-vous vécu l’imbroglio qui a entouré la tenu du match RCI-Mali ?
Je l’ai très mal vécu. La raison invoqué était que la préfecture n’a pas accepté le déroulement de ce match en raison des difficultés que nous connaissons au Mali mais je n’y vois aucun lien entre ce que nous vivons au Mali et un match amical entre pays frères qui du reste est une des plus belles affiches de notre continent. Nous n’avons pas eu le choix. Il nous a été imposé de jouer le match à huis clos. L’essentiel pour nous étaient d’avoir une opposition de qualité et cela nous a permit de faire une revue d’effectif.
Justement quelle a été votre appréciation du match livré par les Aigles malgré la défaite (2-1) ?
Un match amical sert surtout de revoir les insuffisances dans chaque compartiment et globalement nous, dirigeants et staff technique sont satisfaits de la prestation de nos jeunes.
Dans quel état d’esprit le Mali se présente au Benin ?
Nous avons une forte envie puisque nous allons livrer le premier match des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. C’est un match à l’extérieur, il sera donc mieux de prendre les trois premiers points.
En tant que Président du Club Olympique de Bamako, comment se porte votre club ?
Le COB se porte assez bien puisque nous sommes en plein fouet dans les compétitions africaines ; nous sommes à la porte de la phase de poule, il nous reste un dernier match décisif face à El ilal du Soudan. J’espère que les jeunes garderons la même motivation pour passer ce tour ; ce qui serait une première dans l’histoire du club.
Qu’est ce qui a motivé les excellents résultants du COB sur le plan africain ?
C’est la somme de l’ambition des dirigeants et de l’envie de progression des joueurs. Nous les avons expliqué que la compétition africaine était une belle vitrine, ce qu’ils ont compris et ils la jouent à fond ; cela leur réussit bien.
Le Mali a placé la barre très haute lors de la précédent Can en se hissant à la 3è place, que prévoit la fédération pour au moins maintenir les Aigles à un tel niveau de performance ?
A la fédération, nous travaillons à au moins maintenir les Aigles à ce niveau. Comme on le dit « plus facile de monter, plus difficile de se maintenir ». Nous avons bien compris et nous sommes entrain de travailler à maintenir le bon état d’esprit au sein du groupe et aussi de mettre à la disposition des joueurs tous les moyens nécessaires.
Un staff 100% malien est à la tête des Aigles du Mali, est-ce le staff définitif suite au départ d’Alain Giresse ?
Naturellement lorsque Mr Giresse n’a pas accepter de renouveler son contrat, je ne dirais pas que cela nous surpris, nous n’avions pas d’autres choix que de faire assurer l’intérim par son adjoint appuyé par un staff local. Le plus urgent est d’assurer ces deux matches, après nous apprécierons.
En tant que Malien, que pensez-vous de la crise sociopolitique que vit le Mali et qu’est ce que le football peut apporter pour amener paix et quiétude aux populations ?
Ce qui se passe chez nous est très pénible. Le pays est divisé et cela engendre une situation désastreuse pour nos populations. Nous, au niveau du sport en générale, sommes très peinés. Nous envisageons d’organiser un match de gala au profit de nos frères du Nord pour le 16 juin à Bamako. Vraiment nous prions pour notre pays et que la paix revienne au Mali.
Quel sera le contenu de ce match gala ?
Nous comptons y associé tous nos frères qu’ils sont maliens, africains ou tous ce qui comprenne cet esprit de solidarité. Nous lançons un appel à tous ceux-ci.
Propos recueillis par Mahamet Traoré (Rédaction MaliFootball.com)