En France dans le cadre de la prospection et du suivi des footballeurs maliens ( y compris ceux qui seront susceptibles de rejoindre les Aigles du Mali ), le sélectionneur nationale du Mali, Henryk Kasperczack prépare activement la CAN 2015.
Logé dans le groupe D (avec de la Cote d’Ivoire, du Cameroun et de la Guinée), le Mali devrait relever son niveau de jeu afin passer la phase des poules.
Ce qui passera par une très bonne préparation, un état d’esprit combatif et conquérant des Aigles du Mali comme l’indique le technicien franco polonais dans une longue interview qu’il a livré à Mahamet Traoré du site www.Malifootball.com.
Bilan des éliminatoires, préparation de la CAN, le renforcement de la selection, l’état des joueurs, l’environnement du football malien….une discussion sans ambages du l’actualité de la sélection nationale des Aigles du Mali .
Coach, quel est l’objet de votre présence en France ?
J’y suis depuis la fin du tirage au sort de la CAN 2015, surtout pour voir certains joueurs susceptibles de rejoindre la sélection malienne pour la prochaine CAN.
Je suis allé voir la match Caen-Nice[1] où j’ai pu rencontrer N’Golo Kanté et Alassane Pléa. Ce sont des jeunes très intéressants qui m’intéressent aussi pour rejoindre les Aigles. Ma mission c’est aussi voyager, rencontrer les joueurs, dans la perspective de convoquer une liste pour la CAN 2015.
Vous avez donc discuté avec ces joueurs, peut on espérer les voir intégrer la sélection, comme d’autres ?
Il y a des possibilités et les championnats ne sont pas encore finis. Nous allons continuer à les suivre et au moment des sélections, nous les convoquerons et là il faudra être prêt. Dans mon esprit, convoquer des nouveaux nous permettra de renforcer l’équipe.
Il y a t-il des compartiments spécifique de l’équipe que vous devez absolument renforcer ?
Non, Il ya déjà une équipe de base qui est en place depuis que je suis là mais il y a des possibilités de prendre aussi d’autres joueurs comme les jeunes d’origines maliens évoluant dans des bons clubs en Europe. Cela fait parti des possibilité même nous ne sommes pas sur de les avoir aussi; surtout que je suis en contact avec certains depuis longtemps…
Je ne veux pas citer de noms car ce qui peut être vrai n’est pas vrai demain… le football est ainsi fait. Il y a déjà une équipe de base qui a fait les éliminatoires.
Avec le recul, que pensez-vous de nos adversaires du groupe D?
Je ne suis pas de ceux qui t’attardent sur le fait que le groupe est difficile, ça on le sait. Je préfère d’ailleurs jouer contre la Cote d’ivoire ou le Cameroun car je sais que les joueurs seront prêts à répondre aux exigences de ces deux rencontres et sans négliger la Guinée car je pense qu’elle a aussi une chance de bien se débrouiller.
Le Cameroun est entrain de se renouveler avec des nouveaux, ils ont un fort caractère mental, nous savons tout cela.
Mais nous les maliens, nous sommes tout aussi fort mentalement , nous sommes entrain de bâtir quelque chose de solide.
Pendant les éliminatoires, ça été difficile. Si lors de la 4è journée nous gagnons contre l’Éthiopie, on parlerait différemment aujourd’hui. Cette défaite à domicile nous a couté cher et puis nous perdons au Malawi sur la plus mauvaise prestation de mon équipe pendant les éliminatoires. Une défaite que je considère comme un accident de travail.
Puis une belle réaction où nous avons montré une grande force mentale face à l’Algérie pour se qualifier. Notre équipe est là, forte et nous sommes capables de battre n’importe quelle équipe.
Pour se qualifier de cette poule, il faudra montrer une grande force physique et mentale; au delà de la qualité individuelle, il y a aussi le facteur chance. Toutes les équipes progressent en Afrique mais aucun des adversaires de ce groupe nous fait peur !
Depuis votre prise de fonction en quoi la sélection malien a t-elle progressé ?
J’ai basé tout mon travail sur l’état d’esprit de vaincre , avoir des joueurs combatifs, agressifs, prêts pour le combat.
Nous avons de joueurs de qualité, que j’ai voulu inculquer la rage de vaincre, l’esprit de solidarité, le jeu en bloc équipe. Coté organisation de jeu, nous sommes bien en place, maintenant c’est au niveau de rendement individuel et la disponibilité auprès de l’équipe qu’il faudra continuer à développer .
Les joueurs ont bien compris et cela a marché au début des éliminatoires mais c’est lors de la défaite contre le Malawi que nous avons vraiment flancher. C’est notre plus mauvais match. Mais quelques de jours après, nous gagnions face à la meilleure équipe d’Afrique. Il faut continuer sur cette lancée. Il y a eu beaucoup de sérénité dans le groupe après le match contre l’Algérie où on avait plus le temps d’incriminer telle ou telle personne car tout le monde avait sa part de responsabilité dans notre contre performance face au Malawi.
Cette victoire contre l’Algérie peut être considéré comme votre match de référence?
Il faut rester dans la continuité de cet état d’esprit. Garder ce qui a de positifs et surtout ne pas les oublier.
Notre défaite contre le Malawi , je ne peux l’oublier et y compris le match bizarre que nous avons perdu face à l’Éthiopie à Bamako: on maitrise le jeu pendant 70 min et on perd le match! Ce sont des choses qui arrivent dans le football.
Nous avons réussit à nous qualifier, place maintenant à la Can où nous devons sortir d’un groupe dans lequel il ya deux mondialistes.
Quels joueurs vous a donnée plus de satisfactions lors de cette phase des éliminatoires?
J’ai eu beaucoup de satisfaction de ce coté là.
Le plus exemplaire c’est d’abord le capitaine Seydou Keita. Après les medias disent qu’ils ne donnent pas à fond avec la sélection comme en club . Je trouve bizarre ces commentaires car Seydou c’est quelqu’un qu’il faut davantage mettre en avant, valoriser au Mali car partout où nous allons, tout le monde court derrière lui. Je pense qu’il faudrait être plus positifs sur lui: il est toujours présent, il a des qualités énormes à son âge et c’est une bonne personne humainement. C’est malheureux à dire mais Seydou n’a pas l’image qu’il mérite au Mali. Il a un parcours excellent et lors du match contre l’Algérie, il a joué son rôle avec exemplarité. C’est l’un des meilleurs maliens pendant ces éliminatoires.
Un autre s’est bien intégré: Yacouba Sylla, qui a retrouvé ses sensations de milieu de terrain et correspond à ce que j’avais besoin. Il jouait pas beaucoup à Aston Villa et je lui avais expliqué que s’il veut jouer en équipe nationale, il faut être dans un club où il joue, être compétitif. Il l’a bien compris et il est parti dans un club où il joue. Il a d’énormes qualités d’abattage au milieu de terrain: il va au contact et il est généreux dans les efforts….
Il y a également un autre qui est toujours présent c’est Adama Tamboura. Bakary Sako s’est bien intégré, le jeune Diaby, Sambou Yatabaré…je peux en cité plusieurs mais ce qui est important c’est qu’il ya une grosse concurrence au sein des Aigles du Mali.
Il y a t-il une hiérarchie entre les gardiens de buts?
Le Mali n’a pas de gardien de classe mondiale. Nous avons Mamadou Samassa, Oumar Sissoko, Soumbeyla Diakité mais ce sont des gardiens de niveau moyens.
Ils sont le même niveau ?
Non , il sont plutôt différents. Samassa était numéro 1 lorsque Soumbeyla n’était pas là. A sa suspension, C’est Oumar Sissoko qui jouait et face à l’Algérie c’est Soumbeyla qui a joué.
Pour l’instant Samassa est en convalescence, on verra. Mais pour l’instant nous pouvons rien définir en ce qui concerne la hiérarchie des gardiens de but.
La phase de préparation nous permettra de voir tout cela. Oumar joue en club, Samassa est blessé, Soumeyba joue toujours pas en club… nous verrons…
Au niveau de l’axe centrale des Aigles, deux jeunes se sont bien illustré lors du match Mali-Algérie: il s’agit de Mohamed Konaté et Salif Coulibaly. Les Aigles tiennent enfin une chainière centrale pour la CAN ?
Je pense que ces deux garçons seront très importants pour l’avenir du football malien. Ils ont des qualités, surtout ils ont passés ensemble les catégories de jeunes et ont joué ensemble au Djoliba AC. Une belle complicité les unie. Nous ferrons comment ils vont continuer à progresser car s’ils ne sont pas dans de grands clubs; même si le TP Mazembé est un grand d’Afrique. Ce sont des garçons qui sont pétris de talents, perfectibles, complémentaires, cela important. Ce qui est sur, nous allons rester dans la continuité et ils seront là lors de la CAN.
Quel est votre plan de préparation de la CAN 2015 ?
Nous avons choisis Abu-Dhabi [2]comme lieu de préparation, compte tenu des très bonnes conditions de travail. Il faut bien chaud, le matériel de travail est excellent et surtout beaucoup d’équipe africaine s’y prépareront. Cela nous donne la possibilité de jouer deux matches amicaux là-bas.
Le stage débutera le 02 Janvier avec un regroupement des joueurs à Paris afin de rejoindre directement le lieu de préparation et de là-bas nous iront directement en guinée équatoriale.
Quand est ce que la liste des sélectionnés sera annoncée?
La liste officielle sortira quelques jours avant le stage. D’ici la beaucoup de chose peuvent se passer. Nous sommes entrain de prendre en compte tous les paramètres. Pour l’instant je n’ai pas encore décidé si on livrera une liste de 23, 26 ou 28 éléments pour le stage.
Dans tout les cas de figures, nous resterons en professionnels et nous saurons quelle attitude prendre pour le bien de la sélection.
Après le stage vous irez en Guinée: votre premier match contre le Cameroun puis la Cote d’Ivoire…
Rien ne sera facile ! Et nous n’avons pas le choix que d’affronter ces équipes puisqu’ on est à la CAN. On aura été dans n’importe quel groupe ça sera le même chose. La route sera longue et difficile.
C’est vrai que dans le football on aime bien faire des calculs mais je pense qu’il n’y a rien à calculer. Et puis après les poules la compétition continue face à d’autres adversaires. Nous jouerons les matches une à une et nous nous battrons jusqu’au bout.
Les deux derniers classements du Mali à la CAN vous mettent-ils une pression supplémentaire ?
J’ai l’esprit sportif: on joue toujours un match pour le gagner, un tournoi pour le gagner. Après personne ne peut prévoir ce qui va se passer.
Aujourd’hui dans le football, souvent ce n’est pas la meilleure équipe sur le terrain qui gagne . Donc tout ce qui est calcul sera fait après. Avant le match c’est 90 minutes et il faut se donner à fond !
Les garçons seront préparés en ce sens et nous concentrerons surtout sur nous même car il ya des joueurs de qualités dans la sélection malienne. Le Mali est également craint par nos adversaires. Attention, le Mali a gagné sa place dans la hiérarchie du football africain et c’est une sélection très respectée.
Vous êtes à votre sixième Can, la deuxième avec le Mali, quel sera votre » leitmotiv »?
La base c’est de rester dans la continuité de ce qui a marché.
Le groupe vit bien, les joueurs sont soudés, solidaires entre eux avec une grosse ambiance. C’est aussi une de mes réussites. C’est vrai dans le vie de groupe, les choix feront que tout le monde ne sera pas satisfait mais c’est cela aussi le football.
Mais notre état d’esprit de solidarité et de conquête, la bonne ambiance nous allons continuer sur cette lancée pour une bonne participation à la Can.
Quelle différence y a t-il entre entrainer l’équipe du Mali en 2014 et l’entrainer en 2002?
La différence est surtout l’âge car j’ai connu Seydou Keita et Fousseni Diawara lorsqu’ils avait tous la vingtaine et ce sont les plus vieux de la sélection actuellement.
Maintenant à coté d’eux il y a également une nouvelle génération dont certains ont joué pour la première fois au Mali avec moi. C’est un bon mélange mais une très jeune équipe. Il faudra construire quelque chose et cela passe par une bonne participation à la CAN.
Quels est votre avis sur l’environnement autour de la sélection?
Je suis habitué à cela. Il y a eu des critiques surtout après les deux défaites contre l’Éthiopie et le Malawi. Ces critiques étaient parfois méchante. Mais la critique me motive mais il ne faut pas aller à l’extrême. Contre l’Éthiopie si on gagnait, on allait parlé autrement mais lorsque nous avons perdu, la critique a prit une autre tournure.
Dès que l’on perd on oublie tout ce qui a été fait de bien et on taxe l’équipe d’être mauvaise ou que l’entraineur est mauvais et dépassé. On me dit que je suis trop vieux mais comme je l’ai expliqué lors de ma dernière conférence de presse à Bamako, je suis un entraineur professionnel, moderne, je suis l’évolution du football et des méthodes de travail qui sont différents de ceux de 2002 par exemple où j’étais plus jeune. J’ai aussi de l’expérience.
Seulement on part trop loin dans la critique et parfois on écrit des choses qui ne correspondent pas à la réalité.
Le fait qu’il n’y avait pas assez de supporteurs dans le stade face à l’Algérie vous a-t-elle affecté particulièrement ?
Nous savions que les gens n’étaient pas contents, suite notre défaite face au Malawi. C’est une situation qui nous a touché en voyant le stade un peu vide alors que nous avions encore une chance de se qualifier. Le public réagit en fonction des résultats et souvent ne regarde pas ce qui se passent sur le terrain. Souvent les meilleurs équipes sur le terrain ne gagnent pas. Néanmoins je retiens que nous avons eu un parcours raisonnable pendant ces éliminatoires et nous nous sommes qualifiés.
Dans le football il faut du temps et le temps nous l’avons pas. Nous sommes toujours jugés par les résultats et ce sont eux qui nous permettent de progresser. Quand on a pas le résultat, on remet tout en cause et c’est ce qui s’est passé après la défaite face au Malawi. On serait éliminés de la CAN, peut être je ne serais plus l’entraineur du Mali.
Lorsque j’étais en Tunisie, j’occupais les fonctions de sélectionneur et de directeur technique. Les bons résultats avec la sélection m’ont permis d’avoir le temps d’aider la Tunisie à structurer son football. Nous avons par exemple créer des centres de formations au sein de leurs clubs, ce qui les ont permit de gagner beaucoup de trophées et ils ont aussi gagné la CAN.
Pour un travail de fond, il faut des résultats pour construire quelque chose sinon à la moindre défaite on est plus là. Et d’ailleurs après la défaite face à l’Éthiopie à Bamako, on a prit des bouteilles d’eaux sur la tête. Mais de toute façon si la critique est positive, cela me motive.
Souvent on remet en cause la patriotisme des joueurs, « qu’ils n’aimeraient pas leur pays , qu’ils ne mouilleraient pas assez le maillot pour la sélection du mali », que répondez vous à cela?
Ce n’est pas le cas des joueurs maliens. Ils jouent toujours à fond les matches et ils sont fiers de venir servir et représenter leur pays. Pendant les éliminatoires il y a eu un seul match où tout le monde était passé à coté, où on a pas mouillé le maillot: c’était le match contre le Malawi que je considère comme un accident. Peut être il peut manquer de qualité mais les joueurs se donnent à fond et ils mouillent le maillot !
[1] 17è journée de la L1 française
[2] La piste d’Abu Dabi a été finalement abandonné au profit de la ville de Bitam au Gabon.
Merci Mahamet pour cet entretien bien riche.
bonne chance aux aigles.
Bravo pour ce site et pour ces infos très complètes!
Serez-vous en Guinée Equatoriale pour suivre la CAN ?
N’hésitez pas à me répondre sur mon mail, j’aurais un service à vous demander.
Bonne continuation et bonne chance aux Aigles!
Nous n’avons absolument rien contre Seydou,mais nous dénonçons cette privation de rythme et de percussion qu’il insuffle au jeu des aigles.Le Mali ne réussira jamais une contre-offensive tant que Seydou est impliqué dans l’action.Il se met perpétuellement dans une logique de couverture de balle qui ne profite qu’à l’adversaire pour se regrouper.Si jamais Seydou change et se met à jouer en profondeur avec moins de passes latérales ou en retrait,Si Seydou récupérè autant de ballon qu’il le fait avec la Roma ou en Europe,le Mali sera favori à la CAN 2015
diantre pourquoi ne pouvez vous pas convaincre les binationaux a venir aider le MALI
MERCI
As salam alaykoum keita ne devrais pas jouet à ce poste il devrais être dernier milieu défensif et mettre diaby a sa place par sque il va très vite l’avant est sa c’est k de keita il ralentie tros l’jeux , kalilou traore c’est faire mm malgret qu’il est sans club je l’aurais prie il est tros talentueux tout comme adama traore , et moussa dembele de fulham sa sera une gros perte si on les prend pas