Dakar, 5 fév (APS) – La finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) prévue ce dimanche à Kigali mettra aux prises les sélections locales de la République démocratique du Congo (RDC) et du Mali, deux équipes nationales dirigées par des techniciens locaux, Florent Ibenge et Djibril Dramé, deux des meilleurs entraîneurs de leur génération.
A la tête de l’équipe de la RDC, Ibenge, avec une modeste carrière de footballeur en France, un pays qu’il a rejoint à l’âge de 12 ans dans les bagages de son père, était troisième à la CAN 2015. Un an auparavant, il avait conduit le Vita Club de Kinshasa en finale de la Ligue africaine des champions.
Le technicien congolais âgé de 54 ans a débuté sa carrière en France, dans des clubs de bas niveau, avant de rejoindre le Shanghai Shehua, où il était été l’adjoint de Nicolas Anelka, l’entraîneur-joueur du club chinois. Ibenge a les moyens de dépasser les accessits pour gagner un premier titre dans sa carrière de technicien.
Le remplaçant du Sorcier Blanc, Claude Le Roy, sur les bancs des Léopards, n’aura ainsi rien à envier aux autres entraîneurs après avoir dominé (2-1) sur son terrain le Rwanda dirigé par un jeune technicien nord-irlandais, Johnny Mc Kinstry, présenté comme un surdoué, en quart de finale du CHAN.
Même si la RDC n’est pas pour la première fois en finale de ce championnat dont elle a déjà remporté le titre en 2009, en Côte d’Ivoire, avec Muntubile Santos, une ancienne star du football congolais, Florent Ibenge aura une belle carte à jouer dans la quête du renforcement de son palmarès et de sa crédibilité de technicien.
Mais, pour gagner son premier trophée continental, il devrait déjouer les plans de son confrère du banc des Aigles du Mali, Djibril Dramé.
L’ancien coach du Stade Malien, vainqueur de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) en 2009, officie actuellement avec les « Onze Créateurs » de Bamako. Ce dimanche, il voudra encore porter le football de son pays sur le toit de l’Afrique.
Arrivé sur la pointe des pieds en décembre dernier, après la mise à l’écart de Cheick Oumar Koné, le coach éliminé dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) des moins de 23 ans au Sénégal, en novembre-décembre 2015, Dramé a déjà réussi un grand coup avec cette qualification en finale du CHAN, une compétition réservée aux joueurs évoluant en Afrique.
Mais une finale, diront les techniciens, ne se joue pas, elle se gagne. Et après les excellents résultats du Mali en 2015 – vainqueur de la CAN des moins de 17 ans, finaliste de la Coupe du monde de la même catégorie et troisième de la Coupe du monde des moins de 20 ans -, Djibril Dramé serait bien inspiré d’ajouter une nouvelle ligne.
Et à cette période trouble pour son pays, avec un conflit armé dans le nord, le technicien malien, éliminé aux quarts de finale du CHAN 2014, a l’occasion de faire oublier les difficultés. Surtout dans un Mali où, durant ces dernières semaines, le sélectionneur de l’équipe nationale A, Alain Giresse, aurait voulu aller voir ailleurs, en acceptant de se faire draguer par la Fédération camerounaise de football, alors qu’il est sous contrat avec la Fédération malienne de football.
S’il remporte ce titre continental, après avoir sorti (1-0) la Côte d’ivoire du Français Michel Dussuyer, Djibril Dramé va en même temps étoffer son curriculum vitae (CV) et aspirer à une fonction plus importante, dans le football malien.
SD/ESF