Portier des Aiglons du Mali lors de la Coupe du Monde des U20 en Turquie 2013, Germain Berthé est l’un des jeunes gardiens de buts les plus prometteurs du football malien.

Parti de son Ségou natal, il découvrira l’élite du football malien d’abord à l’AS Police puis au « Onze Créateur de Niaréla » où il fait le bonheur de l’équipe du Président Sékou Maciré Sylla.

Très travailleur et respectueux de l’expérience de ses devanciers dans les cages du Mali, Mahamadou Sidibé Maha et Soumaila Diakité, sur lesquels il affirme bien observer et s’abreuver de leur conseils, Germain Berthé a participé au dernier stage des Aigles en Europe et a suivi les matches Mali-Guinée et Croatie-Mali sur le banc. Un entretien à bâtons rompus avec celui qui veut le poste de gardien de but soit apprécié à sa juste valeur au Mali….

Germain, Parles nous de tes débuts dans le football.

Mes débuts n’étaient pas faciles puisque mon père voulait que je continu mes études. Mais la passion a fini par l’emporter. Tout a commencé à Ségou où j’ai d’abord évolué au centre de Formation Kalifa Traoré, puis au Centre Amary Daou.

Je voulais faire du football mon métier et dès lors mon père a décidé de m’accompagner dans ce sens. C’est ainsi qu’il m’a fait venir à Bamako chez son grand frère.

J’ai fais quelques entrainements au Stade Malien de Bamako, puis à l’AS Real. C’est ainsi que l’équipe de l’AS Police m’a sollicitée. J’y ai passé deux saisons avant de jouer avec l’équipe première. C’est ainsi que j’ai commencé à jouer en L1. Deux ans après la descente de l’AS Police en L2, j’ai rejoins le « Onze Créateur de Niarela ».

Comment as-tu intégré les sélections nationales du Mali ?

C’est lors de mon passage à l’AS Police que j’ai intégré l’équipe nationale junior du Mali avec laquelle j’ai participé en 2013 à la CAN U20 comme remplaçant puis comme titulaire lors de la Coupe du Monde en Turquie.

Par la suite j’avais été sélectionné chez les Aigles A pour les éliminatoires de la CAN 2013 et Coupe du Monde 2014. J’avais été d’ailleurs présélectionné pour la CAN 2013 mais je n’y ai pas participé.

Quels ont été l’apport de tes différentes sélections en sélection nationale?

Mes divers passages en équipe nationale ont toujours été enrichissant en terme d’expérience et sur le plan humain.

La possibilité de travail sous la coupole de Mahamadou Sidibé « Maha », entraineur des gardiens en sélection, est une grande opportunité pour moi de m’imprégner de son expérience. Il a de l’expérience et il a fait une bonne carrière chez les Aigles. J’apprends aussi auprès de mon grand frère Soumaila Diakité car son parcours m’inspire beaucoup. J’apprends également avec tout gardien de but que je côtoie en sélection nationale. Je les observe beaucoup car je suis jeune et j’ai la soif d’apprendre afin de m’améliorer. Cela m’aide beaucoup pour être davantage performant en club.

Qu’as-tu retenus de ce stage avec les Aigles?

Même si je n’ai pas joué, une équipe c’est un tout : chacun apporte son grain sel. Il faut de la solidarité. Nous n’avons certes pas gagné mais la cohésion se met en place.

Je me suis bien entrainé, j’ai profité au maximum auprès du staff technique et de mes coéquipiers. Avant chaque match, j’assistais mon grand frère Soumaila pour qu’il soit dans les bonnes conditions pendant le match. J’ai bien observé les deux matches du banc de touche. En gros, c’était une supplémentaire expérience.

Parles nous de ta vie au sein du Onze créateurs de Niarela ?

Je me plais très bien au Onze Créateur de Niaréla où je suis respecté. C’est un club esprit famille que j’aime bien même si j’ai comme ambition de côtoyer davantage le haut niveau, autant au Mali qu’à extérieur. C’est l’ambition de tout footballeur.

Quelles sont tes références au poste de gardien de but?

Je ne peux tous les citer car j’apprends de tous les gardiens de but. J’observe chacun sur ses points forts et je m’en inspire. Mes références sont nombreuses.

Est ce si facile le poste de gardien de but au Mali ?

Ce n’est pas facile d’être gardien de but au Mali, comme ailleurs, car le football est comme cela. Le poste de gardien de but n’est pas valorisé alors que c’est le seul joueur que l’on soigne sur le terrain lors d’un match de football. On peut pas jouer un match de football sans le gardien de but. C’est un poste très psychologique qui demande beaucoup de concentration mais il n’est pas respecté au Mali.

Comment améliorer son image?

Pour l’instant il n’y  pas de centre de formation des gardiens de but, cela pourrait aider beaucoup à valoriser le gardien du but au Mali. Les clubs commencent à comprendre car les entraîneurs de gardiens de buts commencent à apparaître petit à petit dans les staff….

Propos recueillis par Mahamet Traoré.