Le président de la fédération malienne de football, salif Keita (1er ballon d’or africain) a donné une conférence de presse hier au siège de la fédération.
Très disponible et déterminé, Salif Keita a fait une analyse de l’ensemble des problématiques du football national et a évoqué les perspectives à court et à moyen ou long terme de l’avenir du football malien.
Bien évidement, la qualification des Aigles à la Can 2008 a été le premier sujet de conversations : « L’équipe a pu nous apporter ce grand plaisir de la qualification. Ca n’a pas été facile, mais les garçons ont relevé le défi. Il faut encore cette réunion des cœurs de tous les Maliens autour de l’Équipe nationale pour qu’elle franchisse d’autres paliers plus importants ».
Avant de donner son point de vue sur le groupe des Aigles pour le 1er tour de Can 2008 : « Beaucoup pensent que le Mali a bénéficié d’un groupe difficile. Moi, je dirais que toutes les poules de cette CAN sont difficiles, il faut tout simplement se donner les moyens pour s’en sortir »
Concernant la préparation des Aigles pour la Can 2008, le président souligne : « Si les Aigles doivent aller au Ghana pour gagner la coupe, ils sont contraints de s’armer en conséquence pour battre toutes les équipes qui se hisseraient sur leur chemin. Sinon aucune d’entre elles ne nous facilitera la tâche. Tout est une question d’objectif dans cette compétition ».
Il a aussi évoqué le rôle de Jean François Jodar dans le football malien : « Jodar reste le sélectionneur de l’équipe du Mali parce qu’il a rempli une première partie de son contrat et que c’est son souhait profond d’aller jusqu’au bout de cette aventure avec les Aigles. C’est un battant ! C’est un gagneur! Il veut aller plus loin, il veut achever le travail » a-t-il insisté.
« Le contrat de Jodar était conditionné à la qualification à la CAN » ajoute- il.
Salif Keita s’étonne des réactions suite à la non-qualification des jeunes aux compétitions de leurs catégorie : « Je ne comprends pas pourquoi, il faut donner assez d’importance à cela. Leur credo est d’abord la formation. Les jeunes sont là pour apprendre et constituer de réservistes pour l’équipe fanion. Nous allons tirer tous les enseignements de ces contres performances et essayer de trouver des solutions idoines » en ajoutant que : « tout est à reformer à ce niveau, même les mentalités ».
La situation du championnat national de football était d’actualité : « le niveau de notre football est sensiblement le même que celui de la plupart des pays au sud du Sahara, avec son cortège d’instabilité des clubs, de pauvreté en terme de cadres techniques et administratifs, mais surtout les difficultés de financement ».
Il insiste sur le cout du championnat dont la dernière édition « a coûté entre 120 et 150 millions de F cfa ».
Il en profite pour évoquer de l’instabilité financière de la fédération pour organiser les compétitions indispensables au développement du football au Mali : « Il faut renforcer les efforts de l’État par des apports financiers extérieurs notamment des sponsors, mécènes et autres partenaires ».
« Après l’annulation du contrat d’Ikatel, nous vivons dans une précarité totale. Ce qui fait que nous ne pouvions pas organiser un championnat national de 2è division et de football féminin. Pour les compétitions de catégorie d’âge, n’en parlons pas. Les membres du bureau fédéral sont souvent obligés de se cotiser pour financer certaines journées. Sachez que chaque journée de championnat coûte environ 4 millions de F cfa« , a précisé Salif Keïta qui a eu le courage de dire que son avenir à la fédération dépendait de la qualification des aigles à la Can : « Si on n’était pas qualifié, on allait pas être là aujourd’hui ! « .
Concernant les rapports de la fédération son ministère de tutelle ainsi que les autres partenaires, « Domingo » stipule : « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’incompréhensions au départ entre nous et nos partenaires dont le ministère de la Jeunesse et des Sports » avant d’ajouter que « les choses se sont aplanies depuis longtemps notamment avec le ministre Natié Pléa ».
Il se réjoui de la nomination du nouveau ministre des sports : « l’arrivée de Hamane Niang nous réconforte déjà, parce que c’est un homme du sérail qui connaît bien les problèmes des fédérations sportive ».
Le président de la fédération a terminé sa conférence en annonçant que le nouveau directeur technique national sera nommé bientôt par la commission qui est présidée par Karounga Keita (vice-président) tout en ajoutant que « la fédération est décidée à travailler de concert avec tous les acteurs du football national ».