Alain Giresse, sélectionneur du Mali

Alain Giresse, sélectionneur du Mali : « Nous devrons avoir un jeu plus direct et moins poser le jeu ! »

Après une semaine de préparation en région parisienne, les Aigles du mali se sont envolés pour Juba où ils affronteront la sélection Sud-Soudanaise pour le compte de la 5è journée des éliminatoires de la CAN 2017.

A quelques heures de leur départ de Paris, le sélectionneur Alain Giresse dresse le bilan de ce stage avant se projeter sur le prochain match sans oublier d’édifier sur la situation actuelle de la sélection nationale des Aigles du Mali. Un entretien à bâtons-rompus !

Quel bilan dressez-vous de ce stage de quelques jours en France ?

Nous avons travaillé dans de bonnes conditions, pas climatiques, mais plutôt coté hébergement et entraînements. Nous avons fait ce que nous souhaitons faire, avec ce match amical face au Nigeria.

Le seul problème, que nous avons eu, a été d’arriver à composer une équipe par rapport aux indisponibilités voir défections de certains joueurs.

Des défections, qui perturbent vos plans initiaux…

Bien sûr ! quand vous avez un potentiel de joueurs que vous ne pouvez pas utiliser à cause de blessures et quelques rares exceptions de problèmes personnels qui ont empêcher certains de venir…on peut même faire une autre équipe avec les absents et pas des moindres ! Cela ne sert à rien de se lamenter, il faudra faire avec. Cela a été le principal handicap cette préparation.

Quoi qu’il en soit cela ne vous met pas dans de bonnes conditions pour le prochain match…

On a le même cas de l’équipe de France qui subit plusieurs blessures avant l’EURO…lorsque vous prévoyez quelques choses et que cela ne se met pas en place, ce n’est pas ce que vous souhaitez. On est obligé de composer avec ce que les circonstances nous imposent.

Les conditions climatiques ne vous aideront pas non plus, à cause de la chaleur au Sud-Soudan…

Sur le climat, on ne peut rien faire ! Le plus délicat sera les conditions de jeu, l’état du terrain, qui n’est pas de bonne qualité. C’est plutôt cela qui m’inquiète, car pour pratiquer un bon football, il faut un terrain de qualité, hors tel ne sera pas le cas. Nous devrions donc nous adapter, avoir un jeu plus direct et moins poser le jeu. Ça ne sera pas facile mais des indications seront données aux joueurs au cas où des difficultés dans le jeu existeraient.

Le Mali part comme favoris de ce match, avec la possibilité de se qualifier directement[1] , quels seront les clés du match ?

Je ne crois pas à la qualification directe car je ne pense pas que le Bénin perdra face à la Guinée-équatoriale. Tout ne dépendra pas de nous. Je pense que tout se jouera lors de la dernière journée sauf si le Mali gagne et que la Guinée gagne au Bénin, ce qui n’est pas possible selon moi !

Que pensez-vous des nouveaux joueurs[2] qui viennent d’intégrer la sélection ?

Ce sont des jeunes joueurs qui découvrent le haut niveau ; on a pu le constater contre le Nigeria qu’il leur manque encore de l’expérience du haut niveau.  On voit que nous n’avons pas une relève aussi rapide et aussi présente que certains le pensent. Cette relève doit se préparer car elle n’est pas opérationnelle dans l’instant présent pour le haut niveau. Il y a beaucoup  de travail encore sans oublier les U23 qui étaient au Tournoi de Toulon, les U20 et les U17. Il ne faudra pas se précipiter  car ils ne sont pas encore prêts pour le haut niveau.

Le public devra donc-t-elle s’attendre à une équipe malien en construction plutôt qu’à une équipe plus mature ?

Le Mali n’a plus de grands joueurs comme par le passé. En tout cas,  moi je ne peux le dire.  Nous ne sommes plus dans ce cas de figure. C’est pour cela qu’il ya cette répercussion dans l’équipe nationale qui se reconstruit avec des joueurs qui commencent à prendre de la maturité, d’autres les suivent.

Affirmer des réalités qui n’existent pas serait de manquer d’objectivité. Il faut être conscient des réalités de cette époque que vit la sélection du Mali et qu’il faudra travailler. On sait qu’il y a du potentiel, surtout chez les deux U17 et les U20 qui ont joué la coupe du Monde l’année dernière, mais il ne faut pas les précipiter car ils ne sont pas prêts pour le haut niveau. Par contre, il faudra travailler avec eux pour les amener à un niveau qui nous permettra d’avoir une équipe à un niveau espéré.

Un dernier message, à quelques heures de votre départ pour Juba ?

C’est de prendre conscience  de ce que font nos joueurs et non de les propulser par des informations qui ne reflètent pas la réalité.  On dit souvent que tel ou tel joueur est  titulaire indiscutable dans son club alors que tel n’est pas souvent le cas. Certains jouent des bouts de match d’autres reprennent leur place … si on prend pas en compte les situations réelles, on travaille mal et cela nous permettra pas de faire avancer l’équipe.

Propos recueillis par Mahamet Traoré.

 

[1] En cas d’une victoire du Mali et une défaite du Benin.
[2] Charles Traoré, Tiecoro Keita, Abdoulaye Traoré.

2 Comments

  1. Reply Post By Poudiougou

    Bonne chance à eux et mohamet traore pour ton travail.

  2. Reply Post By FOOTEUX

    Je ne sais pas comment Giresse fait ses calculs,mais j’informe qu’une victoire du Mali couplée avec un match nul du Bénin (donc pas nécessairement une victoire équatoguinéenne) qualifierait le nôtres.

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