NANTES / M.BAGAYOKO : « BAGAYOKO, C’EST DE LA MERDE ? »

(Par Aurélien CANOT, mercredi 11 mars 2009 – 13h45)

Sanctionné pour avoir bousculé un arbitre auquel il reprochait son laxisme, Mamadou Bagayoko est revenu tout aussi énervé sur les pelouses de L1. L’attaquant nantais ne comprend toujours pas certaines décisions arbitrales.

Mamadou Bagayoko, dès les premières secondes contre Saint-Etienne, vous avez tout de suite été remis dans le bain de la L1 après votre suspension de six matchs…
C’est clair puisque j’ai reçu trois coups en dix minutes. J’ai serré les dents pour finir ce match.

Tous les tacles par derrière doivent soi-disant être sanctionnés. Là, il y en a trois sur moi et aucun de sanctionné. Je ne suis pas là pour pleurer mais je trouve que les arbitres oublient beaucoup de choses ces derniers temps. Et la mode en ce moment, c’est de faire appel à la Commission d’Ethique pour que des tacles par derrière soient sanctionnés après coup alors que les arbitres les ont vus eux-mêmes. Si c’est pour ne pas sanctionner les mauvais gestes sur le moment et passer à chaque fois par cette commission, cela ne sert à rien que les arbitres fassent ce métier. Qu’ils arrêtent tout de suite !

On vous sent de nouveau très énervé. Peut-être même plus qu’après Monaco. Est-ce le cas ?

Non mais ça commence à faire beaucoup. Est-ce que les arbitres attendent qu’un joueur soit blessé gravement pour se rendre compte que ces tacles sont dangereux ? Dimanche, l’arbitre a dit au joueur : « C’est la troisième fois que je vous avertis et à la quatrième, ce sera jaune. » Résultat, je suis blessé. Je suis sur la route pour aller passer une radio (ndlr : entretien réalisé mardi après-midi) et je ne sais même pas si je vais jouer contre Lorient. Après, quand on s’énerve, on dit qu’on est agressif. Mais je n’ai pas l’impression que les joueurs soient beaucoup protégés ces temps-ci. S’il y a de nouvelles règles, il faut me le dire. Je ne sais pas si les arbitres ont déjà joué au foot mais qu’ils se prennent un tacle par derrière et on verra leur réaction. C’est énervant à la longue.

Grégory Proment, qui s’était plaint lui aussi de l’arbitrage ce week-end, vient d’être à son tour convoqué devant le CNE. Les joueurs peuvent-il encore s’exprimer librement ?

Je suis tout à fait d’accord avec lui. Il a le droit de dire ce qu’il pense à la fin du match, surtout si les arbitres ne font pas bien leur travail. Nous sommes quand même des êtres humains et nous avons le droit d’être énervés contre les arbitres quand ils font mal leur métier. Maintenant, quand on dit quelque chose, on est tout de suite convoqué : c’est la foire. Aujourd’hui, un joueur qui parle après un match est plus sanctionné qu’un autre qui a mis trois ou quatre attentats sur un adversaire. C’est n’importe quoi ! Ça veut dire que c’est devenu mieux de mettre trois ou quatre tacles par derrière dans un match que de critiquer l’arbitre. Aucun arbitre français n’était présent au dernier Euro et s’ils continuent comme ça, ils ne seront pas non plus à la Coupe du Monde. Et nous, joueurs, nous en avons ras le bol.

Regrettez-vous d’avoir bousculé l’arbitre lors de ce match à Monaco ?
Bien sûr que je n’aurais pas dû faire ce que j’ai fait. Mais j’étais énervé car un joueur aurait pu me casser la jambe et n’a même pas été sanctionné. Et lui, il n’a pas été convoqué à la Commission d’Ethique. Donc ça veut dire quoi ? Que Bagayoko, c’est de la merde ? Et qu’il faut s’appeler Benzema, Gourcuff ou jouer en équipe de France pour être protégé ? Ça devrait être pour tout le monde pareil. Ils ont voulu créer cette commission mais si tout le monde n’est pas concerné, ça ne sert à rien.

« Je vais fermer ma gueule maintenant, j’ai compris »

Qu’aviez-vous expliqué pour votre défense devant la Commission le soir de votre audition ?

Que si l’arbitre avait au minimum mis un jaune, je n’aurais pas réagi comme ça. Mais non, rien : ni un jaune, ni un rouge. Et je reviens contre Saint-Etienne et rien n’a changé. Je reçois trois tacles et le joueur ne reçoit même pas un carton. Un tacle par derrière, ça se sanctionne, c’est tout. Arbitrer, c’est un dur métier mais ils gagnent eux aussi très bien leur vie en officiant chaque week-end. Il n’y a pas que nous. La presse a le droit de critiquer les joueurs mais les joueurs n’ont pas le droit de critiquer les arbitres. Nous, quand on est nul et qu’on se fait siffler, on la ferme. Et là, Proment, qui a juste parlé, va être sanctionné alors qu’il n’a même pas touché à l’arbitre.

Estimez-vous que cette suspension pour six matchs était justifiée ?

Non, elle n’était pas justifiée car si l’arbitre avait bien fait son travail et avait sanctionné le joueur, je ne me serais pas énervé comme ça. Contre Saint-Etienne, j’ai failli perdre mes deux genoux et ma cheville en dix minutes. Alors c’est clair que je vais fermer ma gueule maintenant, j’ai compris. Mais je joue le maintien avec Nantes et j’ai tout à fait le droit d’être énervé sur certains points quand des arbitres font des erreurs.

Avez-vous cogité durant ces semaines sans compétition ?

J’aime ce métier et je vis pour le foot. Donc quand je suis écarté du terrain pendant certains moments, c’est un peu frustrant. Mais bon, j’ai essayé de relativiser. Je ne suis pas à plaindre donc j’ai travaillé pour être à mon meilleur niveau au moment de reprendre.

Comment avez-vous accueilli les mots dans la presse d’Elie Baup, parlant un peu de vous comme un adulte parlerait d’un gamin ?

Avec le coach, tout se passe très bien. J’ai fait une erreur, j’en suis conscient et il a raison. Je n’aurais pas dû faire cette erreur. Je passe à autre chose maintenant.

 

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