Can 2013/ Mali – Niger : une opposition de styles inédite

(Par David Kalfa, RFI) Le premier match du groupe B dans cette CAN 2013 promet une opposition de styles entre le Mali et le Niger, ce 20 janvier 2013 à Port Elizabeth. Les Maliens pratiquent un jeu court, technique et alerte. Les Nigériens, eux, misent sur leur endurance et leur solidarité pour contrarier leurs voisins maliens. Le Mena rêve ainsi de remporter la toute première victoire de son histoire à l’étranger.

A gauche, le Malien Seydou Keita et, à droite, le Nigérien Moussa Maazou/

AFP PHOTO / FRANCK FIFE et ISSOUF SANOGO – MONTAGE / RFI

« C’est un derby. Ce match face au Niger est déjà une finale pour nous. » Patrice Carteron, le sélectionneur de l’équipe du Mali, prend très au sérieux la première sortie des Aigles durant cette CAN 2013, ce 20 janvier à Port Elizabeth. « Rater son premier match, c’est souvent synonyme d’élimination. Il faut vraiment respecter cet adversaire », lance l’entraîneur français des Aigles.
  Le Niger n’a jamais gagné à l’étranger

Mali-Niger, cette première confrontation du groupe B semble a priori déséquilibrée. Mais Seydou Keita, le capitaine malien, partage l’opinion de son coach : il faut se méfier. « On sait que le football africain n’a pas beaucoup de logique, glisse le milieu de terrain. N’importe qui peut gagner contre n’importe qui. On l’a vu en 2012 (avec la victoire finale de la Zambie, ndlr) ».
Le Mena, dont c’est la deuxième phase finale de CAN, rêve de surprendre son illustre voisin et de remporter enfin une première victoire ailleurs qu’à Niamey. « Le Niger n’a jamais gagné un match à l’extérieur dans son histoire, souligne l’attaquant Moussa Maazou. Le coach nous en parle souvent à l’entraînement. Pourquoi pas lors de cette CAN ? »
Gernot Rohr, le sélectionneur de l’équipe nigérienne, aimerait réussir un coup face au Mali et se veut à la fois humble et ambitieux : « Ce premier match-là est important. Pour être compétitif dimanche soir, il va falloir une équipe du Niger au top, voire au-delà : il faudra jouer à 150% pour avoir une chance de faire un résultat contre le Mali. »

La technique contre le physique ?

Ce tout premier Mali-Niger en phase finale de CAN promet une opposition de styles entre deux équipes aux profils différents. Seydou Keita a bien étudié celui du Mena : « C’est une équipe difficile à jouer, qui multiplie les longs ballons, qui va toujours au contact. On devra donc poser le jeu pour développer notre football. » Patrice Carteron, en sélectionneur studieux, va plus loin dans l’analyse : « L’équipe du Niger joue regroupée et utilise beaucoup le jeu long. C’est une équipe très agressive, qui concède peu d’occasions de but et qui s’en procure peu également. Elle cherche en général à ralentir au maximum le jeu pour poser des problèmes aux adversaires. Ce que les Nigériens ont très bien fait face à la Guinée (en éliminatoires de la CAN 2013, Ndlr). Ils ont en plus à leur tête un entraîneur très expérimenté et roublard. »

« Roublard », le qualificatif fait sourire Gernot Rohr : « Je ne connais pas un seul entraîneur qui ne soit pas roublard ! Nous le sommes tous un peu. Il (Carteron) doit l’être aussi… » Il ajoute : « Nos qualités, ce sont des qualités de cœur, de solidarité. C’est aussi le physique, c’est vrai. Même si le Mali, sur ce plan-là, n’est pas mal non plus… Notre force principale, c’est le collectif. On n’a pas les mêmes individualités. »

Le technicien allemand a réfléchi à la meilleure manière de contrecarrer les projets adverses. Moussa Maazou, son attaquant, dévoile une partie du plan nigérien : « Il faudra leur rentrer dedans, ne pas les laisser jouer. On sait que c’est une équipe très technique. Il faut faire comme contre l’Egypte (en qualifications de la CAN 2012, ndlr). On n’avait pas laissé les Egyptiens jouer. » Gernot Rohr conclut : « C’est une équipe qui a fini troisième à la dernière CAN, qui a battu le Ghana 2-0. C’est une équipe composée exclusivement de joueurs professionnels, dont beaucoup évoluent en France. Notamment Cheick Diabaté que j’ai eu la chance d’avoir à Ajaccio. Nous aurons face à nous des joueurs qui sont favoris. Mais, parfois, il peut y avoir des surprises et nous jouerons donc notre rôle d’outsider à fond. »

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