C’est un Stephen Keshi très satisfait de sa préparation du match Mali-Tchad que nous avons rencontré à Kabala à 24 h du match décisif que les Aigles s’apprêtent à livrer.
Mais c’est aussi un Stephen Keshi très remonté et fatigué par les problèmes que créent tout ce qui gravitent autour de cette football malien au risque de l’étouffer
Suivez l’interview du sélectionneur nationale en direct de Bamako !
Coach keshi, vous venez de convoqué votre équipe dans la cadre de la dernière de la première phase qualificatif de la Can/CM 2010, comment avez-vous retrouvez vos joueurs ?
Je suis très content et satisfait de les retrouver. Comme vous le savez les différents championnats européens ont vraiment démarré, les joueurs sont donc en forme, ils ont des matches en jambes donc ça va. Tout va bien à Kabala, on attendra le samedi.
J’espère qu’on aura la même concentration sur le terrain samedi.
Vous savez, parfois il est utile de perdre des matches.
Cela permet surtout d’identifier nos limites afin de pouvoir les corriger. Nous a parlé entre nous, nous avons vue entre nous ce qui ne va pas.
Par la grâce de Dieu, Samedi cela se fera sur le terrain et tout se passera très bien.
Vous affronterez donc « la modeste équipe du Tchad » samedi prochain, qu’avez-vous prévu pour cette confrontation afin d’en sortir grandi ?
Le Tchad possède une bonne équipe, quelques bons joueurs. Nous avons joué le match aller contre eux et c’est une équipe très physique. Ils ont battu le soudan lors de leur dernière sortie, ils ont aussi battu le Congo (ndlr le Congo a battu le Mali lors de son dernière sorti 1-0).
C’est une équipe à respecter mais nous allons jouer notre football !
Ces deux dernières semaines, nous avons regroupé la sélection A’ du Mali, celle dite « équipe nationale locale » dans le cadre de la préparation du tournoi Uemoa. Qu’avez tiré de positif de ce regroupement ?
De mon avis, une équipe nationale ne pourra jamais se bâtir sans une base solide de joueurs locaux. J’aime bien travailler avec les joueurs locaux et surtout au Mali, il existe un potentiel énorme !
Mais il y a beaucoup de travail à faire. Sinon le talent est là.
Ma stratégie est la suivante : avoir une bonne base de joueurs locaux et de temps en temps injecter 4 à 5 éléments dans la sélection A afin de les confronter aux professionnels.
Là nous avons aussi le tournois Uemoa qui débute en novembre et cela est une opportunité supplémentaire de les voir à l’œuvre.
Une opportunité d’avoir une vue large du potentiel des locaux mais aussi de préparer aussi le renouvellement de la sélection au besoin…
Je sais que la plupart des locaux souhaitent aller jouer à l’extérieur c’est bien, mais comme je vous l’ai déjà dit, j’essaie d’avoir 4 ou 5 joueurs pour qu’ils puissent commencer avec professionnels de la sélection A.
Le football malien est un grand réservoir de talents, le championnat malien est bon et c’est de là vient les Djilla, Seydou et c’est aussi de là que nous aurons des futurs police, Bakayoko, Kanouté…
Donc il ya aussi tout ce travail extra sportif qui va falloir faire autour des joueurs locaux ?
C’est exact.
Lors de vos récents séjours en Europe, vous avez essayé d’incorporer des joueurs d’origines maliennes dans la sélection comme les Mohamed Fofana, les Moussa Sissoko ou Yatabaré, qu’en est –il ?
Effectivement concernant Fofana, je l’ai vu lors de mon séjour à Toulouse., il est entrain de réfléchir, j’ai échangé avec Moussa Sissoko aussi mais la j’ai appris qu’il a été sélection avec la sélection espoir de la France.
Mais moi je donnerai l’opportunité à tous les joueurs maliens au Mali ou à l’extérieur pour que nous puissions construire une très grande équipe du Mali.
Je donnerais l’opportunité à tout le monde même si c’est très difficile de voir tout le monde !
Nous n’avons pas beaucoup de temps mais si un très bon joueur malien évoluant à l’extérieur que je ne connaitrai pas, qu’il se manifeste, je suis prêt à lui faire appel
Par exemple l’attaquant de Clermont foot (L2 française), Moustapha Yatabaré avec j’ai échangé et qui est prêt à venir.
Il a accepté de jouer pour le mali ?
Oui, il est totalement très motivé et c’est dommage qu’il ne soit pas là pour ce match car il a eu des problèmes administratifs au niveau de la France. Mais nous remettrons cela à la prochaine fois.
Par ailleurs plusieurs franco-maliens souhaiteraient vêtir le maillot du Mali dont Mamadou Samassa, l’avez-vous contacté ?
Mamadou qui ? Samassa ? Je n’ai jamais entendu parler de lui ! Il joue quel poste ?
Il est attaquant à l’olympique de Marseille. Il était au Mans mais actuellement c’est le 3è attaquant de l’OM…
Je n’avais pas cette information, il va falloir que je le contacte. J’ai surtout besoin de ce genre d’information.
En supposant que le mali passera au prochain tour, comment prévoyiez vous la seconde phase sachant que seront présent les grosses pointures du football africain ?
Moi je n’ai pas peur de ces grosses équipes ! J’ai plus peur des petites équipes qui se sur motivent quand ils affrontent des gros cylindrés.
Nous rencontrons plus de problèmes avec des « petites équipes ».
Le plus important c’est samedi, on fera tout pour passer et puis nous verrons avec la suite.
J’ai confiance à mes joueurs, tout ce qui nous reste c’est de jouer tous à l’unisson.
Il faut vraiment que tout le monde travail ensemble…
On vous sent un peu dépité par ce problème…
Oui !quand je pense à cela dans un pays comme le Mali c’est vraiment désolant. Dieu vous à tout donné en terme de football, au niveau de la qualité de joueurs.
Mais il ya des petites choses ici, on augmente la proportion de chaque fait et geste et on en fait des ailleurs d’état alors que cela n’a pas lieu d’être.
Il s’agit d’une équipe nationale, tout le monde doit tirer vers le même sens.
Je vous dis j’ai vécu au Togo, en Cote d’ivoire malgré les rivalités des clubs en interne, lorsqu’il s’agit de l’équipe nationale on oublie tout pour le bien de l’équipe nationale.
C’est cet esprit de travail d’équipe et de communion collective pour la sélection que vous recherchez donc ?
Oui, qu’on n’oublie tel joueur de tel club ou tel joueur est ancien joueur de tel club, quand c’est l’équipe nationale c’est quand c’est l’équipe nationale !
Il y a aussi des gens qui sont dehors qui casser les pieds, qui ne veulent pas que l’équipe ne marche !
Ces gens ne pensent pas à l’avenir de leurs enfants ni de celui du Mali, ils ne pensent qu’à eux même.
Vous savez un jour, un supporteur malien m’appelle ; je ne sais d’ailleurs comment il a eu mon numéro ; en me disant ceci : « si besoin est que le Mali, pour sa qualification à la Coupe du Monde, a besoin d’un sacrifice humaine, je suis prêt à être sacrifié pour le drapeau malien frotte en 2010 en Afrique du Sud ».
Mais d’un coté quelqu’un est prêt à être sacrifié, de l’autre coté on veut tout casser mais c’est un incroyable !
Les choix de Keshi sont les choix de Keshi. Vous êtes journalistes, supporteurs ou autre, moi je suis entraineur, je suis responsable. J’ai confiance aux supporteurs, ils sont toujours là pour l’équipe, je les en courage de rester derrière nous.
Après cela, nous sommes tous dans le même bateau
En allant au stade, nous portons le même maillot « vert, jaune, rouge ».
L’équipe national junior rencontrera aussi le bénin dans le cadre des qualificatifs pour la Can de leur catégorie, justement quelle type de rapport entretenir vous avec les entraineurs des sélections de jeunes ?
J’ai effectivement une œil sur ces sélections de jeunes et c’est même mon devoir de le faire en tant que sélectionneur national.
Je vais souvent voir leurs entrainements en fonction des mes possibilités, j’échange beaucoup avec ces sélectionneurs et le courant passe très bien.
J’apporte mon possible pour aider les jeunes puisque c’est un devoir.
Par exemple, si je n’avais pas de match ce week end, j’aurais été voir mon homologue des juniors pour lui apporter tout ce qu’il faut pour arriver à un résultat positif.