Mali-Giresse : « Un groupe s’est construit sans Keita »

(Par Afrik-foot.com du mardi 31 mai 2011 / par Nicholas Mc Anally)

A quelques jours du match face au Zimbabwe, lors de la 4e journée des éliminatoires de la CAN 2012, Alain Giresse a pris le temps de s’entretenir avec Afrik-foot.

Le sélectionneur des Aigles du Mali évoque, pêle-mêle, l’échéance d’Harare et les grands absents : Seydou Keita et Garra Dembélé.

Afrik-foot : Alain, pourquoi avoir choisi de vous préparer en Afrique du Sud ?

Alain Giresse : Il y a plusieurs raisons mais la principale, c’est qu’il s’agissait de retrouver les conditions de match. Nous jouons au Zimbabwe, en plein hiver austral, avec des températures plus basses qu’à Bamako. Nous recherchions des conditions similaires à Harare, d’où notre choix de Johannesburg.

Ensuite, il y a la longueur du voyage. Le continent africain est très grand : de Bamako à Harare, il y a plus de huit heures. Arriver au dernier moment, à quelques jours du match, ce n’est pas idéal. Là, nous sommes à deux heures maximum du stade… Et puis il ne faut pas oublier que c’est la fin de la saison en Europe. Nos internationaux arrivent après une longue saison. Il fallait les sortir d’un retour au pays et d’un contexte qui pouvait être très demandeur.

Comment abordez-vous cette rencontre face au Zimbabwe ?

Dans les meilleures conditions possibles. C’est un match qualificatif pour la CAN et, dans ce cas de figure, il n’y a qu’une place intéressante, la première. On est en pleine chasse aux points.

Donc, les Aigles vont à Harare pour gagner ?

Mais comme à chaque match ! Je ne prépare pas un match pour ne pas le gagner. Je ne connais personne qui dit « Hmm… non, celui-là, je ne veux pas le gagner. Pas besoin ! » En tant que joueur puis en tant qu’entraîneur, j’ai toujours approché les matches avec le même état d’esprit : quel que soit l’enjeu, l’adversaire ou la situation, on y va pour gagner.

Quelles sont les clés du match ?

Je ne vais pas vous révéler ma tactique ! (rires) Plus sérieusement, il va falloir s’adapter. La saison a été longue pour tout le monde. Mais il faudra vite se projeter sur ce match. Heureusement, il n’y en a pas beaucoup qui ont vécu une mauvaise fin de saison. Il n’y aura rien pour les perturber, ils pourront rester concentrés. Même ceux qui ont joué jusqu’au bout.

Le Zimbabwe vous avait posé pas mal de problèmes à l’aller.

Oui et non. C’est vrai que nous avions eu du mal à concrétiser nos occasions. 1-0, c’est suffisant pour les trois points mais insuffisant pour le Mali. Ils étaient bien regroupés devant leur but et nous avons eu du mal à trouver les clés pour forcer leur verrou. Mais, au final, nous n’avons jamais été en danger.

Pourquoi ne pas avoir sélectionné Seydou Keita ?

Il a pris du recul après la Coupe d’Afrique des Nations en Angola. C’est vrai qu’il a dit qu’il était prêt à revenir. Mais, entre temps, sans lui, il y a un groupe qui s’est mis en place. Il n’entrait pas dans cette logique d’équipe.

Et Garra Dembélé, qui cartonne en Europe ?

Là, c’est autre chose. J’ai du mal à entrer en contact avec lui. Toutes mes demandes sont restées lettre morte.

N’avez-vous pas peur que l’expérience d’un Kanouté ou d’un Keita vous manque au final ? Mais Kanouté, ce n’est pas moi qui l’empêche de revenir ! Il est parti après le traumatisme de l’Angola. Je suis arrivé après, en connaissant le contexte mais il faut vivre avec son temps. En France, ils pleurent toujours Zinédine Zidane. Moi, avec le Mali, je dois bâtir quelque chose. Nous sommes en pleine reconstruction et je fais avec les joueurs que j’ai.

La qualification pour le Gabon et la Guinée équatoriale est encore un objectif pour vous ?
Mais bien sûr. Bien sûr. Nous sommes dans les clous et dans les temps. Après le Zimbabwe, il restera deux gros matches contre le Liberia et le Cap Vert mais tous les matches sont importants.

Lire l’article source ici

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *