CAN 2012: ALAIN GIRESSE « MALGRE L’ABSENCE DE NOMBREUX CADRES, LE MALI PEUT FAIRE UNE BONNE CAN »

(L’Essor 10/01/2012)  Le sélectionneur national communique aujourd’hui la liste définitive des joueurs retenus pour la phase finale de la CAN.

L’ESSOR : Presque tous les sélectionneurs ont communiqué leur liste, mais on attend toujours celle des Aigles. Pourquoi ?
Alain Giresse : Les raisons sont simples : nous avons quatre joueurs qui ont été opérés à savoir Adama Coulibaly dit « Police », Amadou Sidibé, Sigamary Diarra et Kalilou M. Traoré. Il fallait être fixé sur le sort de ces joueurs pour communiquer la liste définitive des 23. Puisque la date limite de dépôt des listes est fixée au 10 janvier, j’ai préféré faire une liste de 27 joueurs blessés. 
Pour les trois premiers cités, c’est clair ils ne seront pas disponibles pour cette CAN. Après ces forfaits on se retrouve donc avec 25 joueurs et pendant la préparation il peut y avoir encore des forfaits. C’est dans cette optique qu’on a fait une première liste de 27 joueurs.
L’ESSOR : Pourquoi chercher à récupérer coute que coute des blessés alors que vous avez la possibilité de faire appel à de nouveaux éléments ?

Alain Giresse : Si vous faites allusion au cas de Kalilou, je crois que ce garçon mérite qu’on lui fasse confiance. Même s’il est blessé nous allons l’attendre. Il doit faire des examens et on verra la suite. Pourquoi attendre parce que pour celui qui connaît les potentialités de ce joueur et le rôle qu’il joue dans cette équipe je crois qu’il mérite cette attention. Depuis qu’il a été appelé au sein du groupe il n’a fait que contribuer à l’amélioration du groupe

L’ESSOR : Vous auriez quand même pu intégrer un joueur comme Fousseny Diawara qui est titulaire à Ajaccio


Alain Giresse : Ecoutez, depuis mon arrivée à la tête de l’Equipe nationale, j’ai toujours opté pour la reconstruction du groupe avec de jeunes joueurs. C’est avec ces jeunes qu’on s’est qualifié et je pense que ce sera malhonnête de ma part de laisser quelqu’un qui a participé à la qualification de l’équipe à la CAN au profit d’un autre joueur.

L’ESSOR : Pensez vous que le Mali, sans Police, Djila, Amadou Sidibé, Sigamary Diarra et peut être Kalilou M. Traoré a les moyens de franchir le premier tour ?
Alain Giresse : Quand vous parlez des garçons comme « Police » ou des autres cadres que le Mali pouvait posséder pendant cette CAN et qui ne sont pas là pour des raisons diverses, je comprends parfaitement votre souci. Toutefois, j’avoue honnêtement que malgré l’absence des joueurs cités plus haut, le Mali peut faire une bonne CAN. On a réussi à reconstruire l’équipe avec des jeunes joueurs, je pense que c’est ça le plus important. En plus, il reste quand même quelques cadres dont Seydou Keïta. Nous allons nous baser sur les valeurs morales de ce joueur pour servir de guide pour les jeunes. L’expérience de Seydou Keïta peut être très importante pour le groupe. L’équipe va centraliser son système de jeu tactique autour de lui pour faire tourner le plan de son jeu. Avec un joueur de ce niveau et qui a cette expérience on peut dire que le Mali est capable d’aller le plus loin possible.

L’ESSOR : Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir le Togo pour votre dernier stage de préparation ?

Alain Giresse : La réussite d’une CAN passe par une bonne préparation. Nous avons choisi le Togo pour deux raisons : la première parce que le Togo a presque le même climat que le Gabon et la seconde parce que nous voulons permettre aux joueurs de se concentrer sur la CAN en les mettant à l’abri de tout contact extérieur susceptible de perturber leur préparation. Au Togo, il y aura une certaine préparation physique parce que les joueurs ont déjà fait une semaine d’entraînement avec leur club respectif. Aussi, nous allons insister sur notre système de jeu, notre collectif et notre tactique en prévision de nos adversaires. Notre ambition est de mettre tous les joueurs dans un registre de système qui puisse convenir à tout le monde. J’ai demandé qu’il ait un vrai match amical le 19 janvier avant de partir au Gabon c’est à dire contre une équipe qui est qualifiée à cette CAN. Mais pour l’instant l’adversaire qu’on m’a proposé est une équipe locale du Togo qui évolue en première division togolaise

L’ESSOR : Avez-vous eu l’occasion d’aller superviser vos futurs adversaires de la phase finale ?

Alain Giresse : Non, parce qu’aucun des trois pays n’a joué ces derniers temps. Mais maintenant qu’on va commencer les préparations, il y aura forcément des matches amicaux partout. Nos trois adversaires vont livrer des matches amicaux dans les jours à venir. Mais je dois rappeler que mon rôle se limite à faire des propositions à la fédération pour aller superviser nos adversaires. Malheureuse-ment, je ne suis pas sûr que la fédération enverra des émissaires pour observer ces matches amicaux. J’ai visionné quelques cassettes du Botswana, le Ghana on le connaît un peu tout comme la Guinée qui est un voisin du Mali. Pour le moment on se contentera de travailler avec ces informations pour mieux nous armer.

L’ESSOR : Que pensez-vous des trois adversaires des Aigles à savoir la Guinée, le Ghana et le Botswana ?
Alain Giresse : Je respecte toutes ces équipes. Le Ghana a une équipe solide ; la Guinée est capable de tout par rapport à ce qu’elle a fait pendant les éliminatoires et le Botswana a surpris tout le monde par sa bonne prestation lors des éliminatoires. Aucune équipe de notre poule ne doit donc tomber dans un complexe de supériorité.

L’ESSOR : Quelle sera la clé de la réussite pour cette CAN ?
Alain Giresse : D’abord une bonne préparation. Si on se prépare bien et surtout si on est bien dans la tête on peut éviter des soucis. Quand on commence la préparation on doit penser uniquement au football. Ensuite c’est la capacité à faire face à chaque match mentalement, savoir s’adapter aux matches et maitriser tout qui fera la différence. Il faut qu’on ait cet état d’esprit dans le groupe et qu’on ait un peu de réussite. La réussite est un élément important pour chaque équipe et nous en aurons besoin pour pouvoir atteindre notre objectif qui est d’aller le plus loin possible.

Par Demba Coulibaly

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