Bakary Soumare : « Pour moi le choix est naturellement porté sur le Mali : je serais très content d’avoir la possibilité de défendre les couleurs du Mali et je le ferais avec plaisir pour ma famille et mon pays »

titleElu dans l’équipe type 2008 du championnat de football américain, et classé parmi les trois meilleurs défenseurs centraux de la MLS Bakary Soumaré impressionne.

Tant par son physique (1m 93 pour 86kg) qui fait penser aux défenseurs teigneux de la première League que par les ambitions qu’il affiche.

Profitant de l’intersaison, Bakary Soumaré vient d’effectuer un séjour au Mali à la rencontre de sa famille mais aussi des autorités sportives du pays.

De retour en France avant de rejoindre les Chicago Fire (club au sien du quel il évolue depuis deux ans), Malifootball est allé à sa rencontre…

Bakary, vous êtes combien de footballeurs maliens évoluant dans la Major League Soccer (MLS, Ligue 1 américaine de football) ?

Je suis pratiquement le seul…

 

 

Mais paradoxalement ce sont les joueurs en fin de carrière qui partent évoluer aux USA mais pour toi c’est plutôt là que tu commence ta carrière professionnelle…

Très bonne question. Au départ je suis parti aux USA pour étudier. J’ai intégré le lycée puis l’université. Mais en même temps j’ai continué à pratiquer le football, j’avais signé un contrat pro-jeune.

Oui traditionnellement, ce sont les joueurs en fin de carrière provenant surtout de l’Europe qui vont en USA ; pour moi ça été le contraire, c’est le destin qui a fait cela…

On peut dire que vous avez su profiter du système américain autant comme cela se fait en Basketball ?

Oui, tout va ensemble, le sport et les études. Comme le basket et le Baseball, ça marche de la même manière.

Les meilleurs joueurs des lycées vont dans les grandes universités, les meilleures des universités signent des contrats professionnels et évoluent avec l’équipe professionnelle. C’est toujours la meme chose.

 

Quand vous étiez plus jeune, vous pensiez vous devenir joueur professionnel, était-ce un rêve pour vous ?

Bien sur, quand tu es petit, tu vois tous les matches à la télé, forcement tu rêve.

Vous êtes quand même l’un des meilleurs joueurs, pourriez vous nous expliquer comment votre ascension s’est opérée ?

Ce sont des représentants de la MLS qui sont venu me voir alors que j’étais à l’université si j’étais intéressé pour signer un contrat. J’ai alors contacté mes agents, il y a eu des négociations, et puis j’ai signé au Chicago Fire en 2007.

A mon arrivée, la capitaine de l’équipe, qui jouait milieu défensif s’étais blessé. Alors au lieu que je joue à mon poste habituel (défenseur centrale), on m’avait fait monter d’un cran.

J’ai tout ce suite compris que c’étais surtout une année d’adaptation puisque le capitaine étais un peu plus âgé aussi donc il se blessait souvent et moi je le remplaçais quand il n’était pas disponible.

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Cela s’était  bien déroulé et surtout ça m’a beaucoup aidé.

Donc l’année d’après, il y avait eu un changement d’entraineur, c’étais l’adjoint qui a pris les rênes de l’équipe. Ce dernier étais un défenseur central aussi donc il connaît mieux mes qualités et savait surtout ce que je pouvais à apporter à l’équipe en évoluant à mon vrai poste.

J’ai ainsi joué à mon poste naturel toute la saison et je dirais le fait d’avoir évolué milieu défensif m’a beaucoup aidé.

 

Evoluer en milieu de terrain vous a-t-il donné une vision plus large du jeu ?

Oui, surtout on joue plus vite. Par ailleurs, que tu joue au milieu, tu as toujours des joueurs adverses qui t’entoure alors que quand on est défenseur central, les adversaires sont plus devant soi.

Donc mon boulot de défenseur central n’est rendu plus facile, par mon expérience de milieu défensif. 

 

Souvent, la polyvalence peut être un facteur déterminant pour les footballeurs quant à leur sélection en équipe nationale…

Ça peut être un avantage comme un inconvénient. Des fois lorsque l’on ne joue pas à sa position naturelle, on ne peut pas donner à une équipe tout ce que qu’on peut si on y jouait. Mais c’est le football et l’entraineur est là aussi pour utiliser le joueur pour le plus grand bien de l’équipe. 

 

Vous avez fait récemment un voyage au Mali mais aussi vous déclaré votre totale disponibilité pour l’équipe nationale des Aigles du Mali. Comment vos contacts avec les autorités sportives du Mali se sont –ils opérés ?

Mon séjour au Mali était super. J’ai beaucoup aimé et j’ai fais de très belles rencontres. Cela fait un moment que je pense à évoluer pour le Mali. J’ai la double nationalité malienne et américaine. J’ai déjà évolué avec les jeunes des USA mais pour moi le choix est naturellement porté sur le Mali. J’en ai discuté en famille, avec mon père et nous avons vu que c’était la meilleure solution. Je me suis alors mis en relation avec la fédération, le ministère des sports. Mais c’est grâce à Ténéman N’Diaye (attaquant malien du FC Tours) que j’ai été mis en relation direct avec le sélectionneur Stephen Keshi.

J’ai échangé avec lui et il est très ouvert à donner sa chance à tous ceux qui peuvent apporter quelque chose de plus au football malien. J’ai fais un très bon entretien avec Madou Coulou (l’entraineur adjoint) aussi. J’ai rencontré Mamadou Samassa aussi qui venait de prendre sa décision de vouloir évoluer avec le Mali. Je suis très satisfait de mon séjour au Mali.

 

Quelle appréciation avez-vous de l’équipe du Mali ?

Je connais la majorité de nom puisque la plupart évolue dans de clubs professionnels. Je suis leurs matches soit en équipe nationale ou en club.

Nous avons beaucoup de joueurs et je trouve que c’est bien. Plus il ya de joueurs plus il y aura de chalenges et on prendra les meilleurs pour faire avancer l’équipe.

J’aime bien les challenges et quand il y aura une concurrence saine, ça me va.

 

Parlez nous un peu du niveau de jeu de la MLS…

C’est un football très très physique, presqu’au niveau de l’Angleterre. La qualité technique est en dessous mais au niveau physique c’est presque comme l’Angleterre.

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Vous savez, les américains sont physiques, très costauds aussi. Ils aiment le contact et ça court très vite. Le niveau technique est aussi entrain de monter en puissance avec l’arrivée de plus en plus de sud-américains.  

 

Mais le fait que la MLS n’est pas assez médiatisé n’est –il pas un désavantage pour vous contrairement au autre joueurs qui évoluent en Europe ?

Bien sur. C’est un championnat sous-médiatisé mais bon c’est mon destin d’être là.

Dès fois on ne choisit pas mais j’aimerais être  dans des championnats comme celui de l’Angleterre ou de l’Espagne…

 

Justement, avez-vous des contacts avec des clubs européens ?

J’ai déjà eu des contacts avec le RC Lens, des clubs allemands ou espagnols. D’ailleurs les trois prochains jours je serais à l’Espagnol de Barcelone….

En même temps il ay beaucoup de critère qui rentres en jeu. J’appartiens encore à Chicago Fire pour trois an, il ya la question financière…etc. je sais que j’ai des qualités pour évoluer dans n’importe quel championnat européen. Et je pense bien que dans les mois à venir je serais dans un club, quelque part en Europe.

 

Vous êtes jeune mais vous êtes l’un des joueurs les plus en vue au sein de votre club, quel rôle y jouiez-vous ?

J’en suis à ma 2è année mais je fais parti des cadres malgré mon âge. Je joue tous les matches, l’encadrement technique me sollicite beaucoup. Il y avait besoin de représenter les joueurs pour quelconque négociations, j’ai toujours fais partie des 3 ou 4 représentants des joueurs…

 

Vous avez donc un rôle de leader d’équipe au sein de votre club…

Oui tout à fait. J’ai toujours été capitaine quand j’étais dans l’équipe de l’université.  

altMais je tiens cela de mon père (ndlr : Diadié Soumaré, ancien président du Haut Conseil des Maliens de France) qui a toujours été un leader, président des différents structures qu’il a eu à animer. Et grandir dans une telle famille, avec un père qui te sollicite régulièrement, même quand je suis aux USA, cela a beaucoup contribué à développer mes qualités de leader. Je crois que c’est une question de maturité et cela ressort tout naturellement dans n’importe quelle situation. 

Mon père m’a aidé dans ce sens et on me le fait remarquer souvent aussi en club, je prends mes responsabilités et les gens apprécient.  

 

Les supporteurs maliens en général sont très sensibles par le fait que le footballeur issu de la diaspora affirme leur attachement à évoluer avec la sélection malienne. Quel message les lanceriez-vous ?

Pour mon cas, c’est normal, moi je suis né au Mali, je suis arrivé tout petit en France. Dans le passée, le problème c’était le niveau organisationnel. Mais maintenant il y a eu du progrès  temps au niveau de la fédération que les infrastructures.

Nous avons un entraineur de haut niveau, un centre d’entrainement ultramoderne à Kabala…je pense que l’environnement présenté aujourd’hui fait que le Mali est plus attirant qu’il ya 10 ans. Le pays a beaucoup évolué, on a déjà organiser la Can 2002, cela a contribuer à faire avancer les choses. Les gens savent maintenant que nous avons beaucoup plus de talents.  

 

On peut ainsi dire que c’est le moment ou jamais pour le mali pour se qualifier à la Coupe du Monde ?

Il ya beaucoup de fois où on aurait pu dire cela. Qui aurait cru que nous n’allions pas passer le cap du 1er tour à la Can 2008 ? Mais sur le papier nous avons une équipe qui fait peur. Même au USA lorsque je commence à citer les noms de la sélection…

Avec tous les joueurs que jours avions, nous devront faire parti des ténors du continent au même titre que l’Egypte au le Cameroun. Nous avons la possibilité d’être une grosse équipe et le challenge est très excitant et la possibilité d’aller à la coupe du monde est très probable. Maintenant, il ne faut plus se contenter du minimum, il faut y aller.  

 

Le dernier mot pour ta famille, tes fans…

J’ai beaucoup de famille au Mali, en France. Moi je serais très content d’avoir la possibilité de défendre les couleurs du Mali. Et je le ferais avec plaisir pour ma famille et mon pays, c’est ce qui de plus important pour moi.  

Le reste : argent ou gloire personnel pour moi ce n’est pas le plus important…

 

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Fiche technique

 

altNom : Soumaré

Prénom : Bakary

Date de naissance : 9 novembre à Bamako

Taille: 1,93m

Poids:86,18 kg

Poste: Défenseur central

Club: Chicago Fire (depuis 2007, 51 matches joués)

 

Clubs categories jeune:

                                                        

1998-2001: Red Storm Arrows

2002–2005:La Salle Academy

2005–2007: University of Virginia

                                                        

 

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